mardi 26 avril 2011

Quand la poussière s'accumule sur le comptoir : Explications

J'ouvre la porte brinquebalante qui m'accueille d'une plainte grinçante. Un froid glacial transperce mon corps pendant qu'une chauve souris se perd un instant dans mes cheveux. D'un doigt, je frôle l'interrupteur et la lumière faiblarde se réveille dans un grésillement. Alors que l'odeur de l'humidité s'infiltre dans mes narines pour faire tousser mes poumons, j'attrape les rideaux et la poignet de la fenêtre pour m'évader de cet endroit confiné le temps de quelques souffles. Lorsque la lumière fait rage dans le trou noir, elle sème le chaos parmi les particules de poussière qui se mettent à fourmiller dans l'air. Indifférente au spectacle, je m’assois sur la chaise de mon bureau et tire l'écran de mon ordinateur, pressée de retrouver des fragments de ma vie bien ordonnée dans des dossiers. Ecran noir avec le logo Windows XP, puis écran bleu "Bienvenue" accompagné de la petit musique d'introduction et enfin ma photo en fond d'écran, celle du dos tatoué de mon frère pris entre l'ombre et un rayon de soleil. Pendant qu'internet charge la page d'accueil du blog, j'en profite pour faire misère au monticule de poussière qui trône fièrement sur les touches de mon clavier avec le bout d'une manche de ma chemise. Le blog s'affiche. Mes doigts commence à danser sur les lettres. Ma cadence n'est pas rapide. Serais-je un peu rouillée ? Je prends une profonde inspiration dans le silence de la pièce et me lance....

Et oui, je suis enfin de retour sur La Poutine ! Il était temps si l'on en croit la date de mon dernier article. J'ai presque honte, moi qui aime tant écrire ! Cependant, prendre goût à l'écriture, c'est savoir prendre son temps, savoir aussi se défaire un instant de ses tracas qui peuvent bloquer l'imaginaire, être à l'écoute de ses émotions. J'avoue que le terrain n'est pas toujours favorable dans ma tête, surtout à cause d'une fatigue qui me tire dans les draps avec sa main invisible dès qu'elle en a l'occasion !

Ceci étant dit, j'ai plusieurs explications à proposer pour excuser mon absence prolongée. Il n'y a plus qu'à choisir celle qui plaira à chacun !

1°) Je me baladais dans la rue et tout d'un coup, prise d'une conscience brutale (un truc à propos de l'humanité et de notre signification sur terre je crois), je suis tombée à la renverse et ma tête a alors heurté violemment le bitume. BAM ! Amnésie totale ! Oui Monsieur ! Oui Madame ! Comme ça ! Promis, juré craché ! Si je mens, je vais en en.... MMpppff... Bref, donc j'ai erré plusieurs jours dans les rues de Montréal. J'ai partagé un bout de carton avec un sans-abri qui m'a appris des chants anarchiques. Après un concert épique sur la rue Brady (et pour lequel nous avons récolté 18 dollars, 10 cents du Canadian Tire et un numéro de téléphone), nous nous quittons en pleine gloire. En souvenir, il m'offre sa "Flûtelle", une de ses inventions musicales.
Par chance, je croise un inconnu qui me reconnait grâce à un avis de recherche diffusé sur Facebook. Un coup de téléphone et une tasse de chocolat plus tard, un homme vient à ma rencontre et plonge dans mes bras sans hésitation. Un dénommé Rick qui dit être mon copain. Petit à petit, en retrouvant l'appartement rempli d'odeurs, d'objets et de saveurs, je retrouve peu à peu la mémoire jusqu'à me souvenir que j'ai un blog !

2°) Après avoir vu un reportage sur l'invasion de bactéries dans les logements, je suis devenue paranoïaque et je n'ai eu de cesse d'épousseter, de laver, de ranger, de cirer, de nettoyer, de récurer tout ce qui me passait sous la main. La folie me dévorait le cerveau à tel point que les stigmates de cette folie apparaissaient sur mes mains, rouges et irritées. Par chance, dans un mouvement brusque, alors que je javellisais le sol de ma cuisine à la brosse à dents dans une cadence frénétique, je me suis arrachée les muscles du dos en me relevant. Bloquée, j'ai finis mes vieux jours fous pour retrouver le chemin de la raison.

3°) Alors que je pensais prendre un bus qui devait m'emmener à Toronto pour un weekend entre copines, je me suis fourvoyée dans la lecture nocturne de la façade extérieure des bus. En me réveillant dans l'un d'eux sur la route, j'ai découvert des hommes et une femme à l'allure bien étrange qui m'ont expliqué qu'ils étaient un groupe de trash métal en tournée américaine. Ayant un programme très chargé, il était impossible pour eux de revenir sur leurs pas pour me déposer. Deux choix s'offraient alors à moi : Soit je descendais sur le champ du bus et me retrouvais au fin fond d'un trou paumé sans savoir comment rentrer chez moi, soit je décidais d'accompagner le groupe durant toute leur tournée. 2e option sans hésitation ! Durant ce voyage, j'ai appris à cracher ma haine dans un micro, à recycler une guitare après l'avoir fracassé sur scène, à rester vivante dans une foule en délire ou encore à faire des sablés à la cannelle en forme de tête de mort.

1 commentaire:

  1. fifille bras d'acier27 avril 2011 à 15:34

    un régal de fraicheur rassurant,,,
    le labyrinthe n'est plus là tu as retrouvé le chemin du blog........
    bisous.....

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