lundi 12 octobre 2009

Méfiez vous du fromage en grain, on peut y prendre goût !

Si je n'abuse, Jean Paul Sartre écrivait, dans un de ses livres "Méfiez vous de la souffrance, on peut y prendre goût" ! Je me permets à mon tour de me réapproprier cette citation et écrire alors "Méfiez vous du fromage en grains, on peut y prendre goût !"


Du fromage en grain ?? Bizarre non comme nomination ? Des graines ? Comme la nourriture pour les oiseaux ! Oh oui, ça peut paraitre bête de se dire ça mais je l'avoue ! Je suis bête car ça m'a traversé l'esprit ! Fort heureusement, ça n'est pas resté plus de quelques secondes dans mon cerveau ! J'ai même cru, pendant un court laps de temps, que les québécois étaient des méchants féroces mangeurs de queues de castors ! Ce qui est le cas mais peut-être pas comme vous pourriez le pensez. Je vous rassure, ils ne sont pas des tueurs de castors. On en reparlera... Concentrons nous plutôt sur cette bizzaroïde histoire de fromages en grains !

En tant que française, j'ai connu le fromage sous bien des formes : Rond, carré, triangulaire... bref, toujours de manière condensée en tout cas, à l'exception du fromage râpé. En arrivant au Québec, j'ai aussi vu ce type de fromage mais on m'avait également parlé de ce fameux fromage en grains avant même que j'en vois la couleur.
Ma première expérience fut plutôt intriguante du genre "Mais ?? Qu'est-ce que c'est ?? Du fromage roulé entre les doigts ??" Dis comme ça, ça ne semblait pas très appétissant. J'ai tout de même joué le jeu et j'ai goûté ! Ma première réaction ? Vérifier si je n'avais pas malencontreusement pioché un bout de plastique qui s'était perdu dans le paquet par inadvertance. La deuxième ?? J'ai replongé ma main dans le paquet pour essayer d'y trouver le goût qui avait du se perdre en chemin ... Décidément, moi qui aime les fromages odorants comme le bon vieux Munster, ce fromage en grains n'était pas pour moi !!
Et puis comme mon cher et tendre est un amateur de ce fromage "pas de goût" comme je l'appelle affectueusement, il en achète relativement souvent. Il précise que le meilleur fromage en grains a deux caractéristiques : Il doit être le plus frais possible et il doit faire "squich squich" sous la dent. Bien que je respecte les goûts de mon Richard, j'ai tendance parfois à ne pas les comprendre, surtout en matière de fromage !
Le vice commence quand vous n'avez rien à grignoter et que votre bien aimé québécois a ouvert le paquet de fromage en grains bien en évidence sur la table. Vous croyez rêver en entendant les morceaux à l'intérieur vous dire "Mange nous ! Mange nous ! Tu dois avoir si faim !" ... Alors à défaut d'aimer ça, vous vous dites que ça a au moins le mérite de combler un peu le creux de votre estomac en attendant de dîner plus tard...
Puis un jour, votre bien aimé rapporte des courses du fromage en grains. Le paquet n'est pas ouvert et il n'a pas l'intention de l'ouvrir tout de suite. Sans crier gare et sans trop savoir comment, le paquet se retrouve enre vos mains, ouverts !!
Plus tard, feignant de penser à faire plaisir à votre amoureux, vous lui tendez le sachet de fromages en grains en rentrant des courses tout en vous exclamant "Mon beau, tu as vu ! J'ai pensé à toi !" .... Vous n'osez pas lui dire... Pire ! Vous n'osez pas vous l'avouer à vous même que c'est à vous que vous vous êtes fait plaisir avant tout !!
Vous êtes totalement perdus le jour où, à votre tour, vous pensez tout bas ce que votre bien aimé dit plus haut : "Mmmhhh, c'est trop bon ! Ca fait "squich squich" sous la dent !


(Pour info : le fromage en grains est un élément incontournable du plat le plus célèbre au Québec, j'ai nommé bien sûr "La Poutine").

Expression : Le "Tabarnak" et ses jolis p'tits dérivés

S'il est une expression, avec le sirop d'érable, le bucheron et le caribou, qui contribue à la représentation stéréotypée du français sur son vieux cousin québécois, on pense tout de suite au fameux "tabernacle"... Ohhhhh, excusez moi d'avance pour cette grossierté ! Si vous vous sentez offensés par tant d'insolence, je vous pris donc de ne pas continuer la lecture de cet article car le sujet de celui-ci en est affublé de haut en bas et du début jusqu'à la fin !
A la mode québécoise, notre "tabernacle" se dit en fait "tabarnak". (Excusez moi, mon accent québécois est plutôt horrible. Je me garderai bien de m'essayer à cet exercice, bien que ma famille et mes amis en France m'ont dit que je commençais à avoir l'accent !) Ca fait "plus vrai", plus authentique ! Ne vous avisez cependant pas de l'utiliser à toutes les sauces. Ce serait une tentative d'intégration bien mal amenée et votre cousin interlocuteur pourrait penser que vous vous moquez de lui ! Je vous aurais prévenus !
Le sujet de l'article n'est toutefois pas de savoir quand ni comment ni pourquoi ni envers qui ni de quelle manière (etc...) il faut l'utiliser. Libre à vous de tenter l'aventure ! Je souhaitais simplement raconter une anecdote plutôt rigolote sur ce mot....

Voilà quelques mois, j'étais affairée au bureau de l'association Kino quand j'entendis François [le directeur de Kino qui est un belge] s'exclamer "Tabernouche" !! Un sourire rempli alors tout mon visage et j'étais amusée car j'avais imaginé qu'il s'agissait de la réappropriation d'un mot québécois par un belge. le "Tabarnak" qui devenait un "tabernouche", faisant alors un métissage langagier belgo-québécois. Or, quelques temps après, je l'entendis dans la bouche d'un québécois. Je lui ai alors demandé s'il s'agissait bien d'un terme québécois. Il s'empressat de me répondre par l'affirmatif. Plus tard encore, mes oreilles rièrent encore de ce qu'elles avaient entendu à nouveau de la bouche de François.... "Tabérouette !!!" .... Je découvrais là une multitude de déclinaisons de l'expression "tabarnak". Plutôts amusantes et si amusantes qu'on oublierait presque qu'il s'agit de vulgarités parfois ! C'est le visage quelque peu énervé des gens qui nous rappelle le sens du mot à notre esprit.

dimanche 11 octobre 2009

Disparue dans le tourbillon du Kino Kabaret




Je souffle. Alors que le Kino Kabaret est en plein effervescence, j'arrive à m'extirper un moment de ce tourbillon pour refaire mon apparition au travers de ces lignes. S'il existe des évènements qui vous prennent beaucoup d'énergie et de temps, celui-ci en fait assurément parti ! Il vous happe, vous anime et vous tient en éveil, même dans les moments de fatigue, et malgré sa sévérité, vous revenez le lendemain parce-que vous êtes émerveillés de l'effet magique qu'il provoque en vous.
C'est toujours une sensation particulière d'être au coeur d'un évènement. Une création à laquelle on donne enfin vie après l'avoir conçu pendant une période assez longue.
Bien que je n'ai pas eu beaucoup le temps de mettre la main à la patte durant les mois qui ont constitué la préparation du Kino Kabaret (faute de temps malheureusement), je fais partie de l'équipe de coordination. Pour cela, j'ai un peu réduit mes heures au café pour pouvoir offrir une plus grande énergie à cet évènement qui me donne, en échange, beaucoup de plaisir grâce aux divers rencontres, à l'ambiance et à l'équipe de travail.
Mais au fait, c'est quoi un Kino Kabaret ?? Comme je l'avais déjà expliqué dans un post précédent (pas si récent que ça), Kino est un mouvement qui présente une multitude de cellules à travers le monde (mais pas non plus partout dans le monde car il n'est pas (encore) présent en Asie par exemple). Pour permettre une rencontre entre ses cellules, il organise, notamment, des Kino Kabarets. C'est un évènement où des réalisateurs membres sont invités à faire des films en un très court laps de temps, autrement dit en 48h. Ces films sont ensuite projetés en soirée.
Pour ses 10 ans, Kino a décidé d'en organiser un à Montréal, sa ville natale. Beaucoup de gens ont répondu à l'appel et 50 réalisateurs ont été retenus. Beaucoup de québécois mais aussi Shahin et Constanz d'Allemagne, Kate et Justin des Etats-Unis, Julia d'Autriche, Dave d'Australie, Eva de Slovaquie, Kristina de Suisse, Jean de France et bien d'autres kinoïtes encore. Dimanche du Burkina Faso a même réussi à venir avec l'aide François, le directeur de l'association.
Le lancement a eu lieu mercredi dernier et se finit le samedi 18 octobre. Comment ça se passe ? Pour cet évènement, il a été crée 4 groupes de réalisateurs. Le matin, il y a une réunion de production pour le premier groupe où chaque réalisateur explique son projet ainsi que les besoins humains et matériels. Puis c'est au tour des techniciens et acteurs de se présenter pour offrir leurs services. C'est un moment de rencontre pour constituer le noyau dur de son film. Un réalisateur qui ne tourne pas son projet peut très bien se proposer pour aider un autre réalisateur en tant que monteur, cadreur ou autre. Il ne s'agit donc pas d'une compétition mais bien d'un moment de partage autour du cinéma.
Les équipes ont 48h pour faire leur film et le lendemain a lieu la soirée de projection. Le jour suivant, une nouvelle séance de production a de nouveau lieu pour le groupe 2 etc...
Le Kinolab est le centre nerveux de cette manifestation. Un lieu où les gens se rencontrent et travaillent sur leurs projets. Plus que ça, c'est aussi un lieu de vie et de communauté.
Et moi dans tout ça ?? Et bien d'abord, je fais de sympathiques rencontres. Dave d'Australie me fait découvrir de drôles de poissons (des euh... Snappers ?) qu'on peut pêcher chez lui en même temps que de m'aider à rédiger un communiqué en anglais, Dimanche me transmet le soleil de bonne humeur de son pays,.... Ensuite, je dirai que j'aide un peu là où on a besoin de moi. Un nouvel arrivant débarque en plein Kabaret ? Je lui explique le fonctionnement et lui fait rencontrer des gens pour qu'il embarque sur un projet. Un problème internet ? Me voilà avec Bell au téléphone pendant un p'tit moment (pas un moment très agréable à vrai dire !).
Le point intéressant est sans doute la gérance du matériel technique. Cela me permet de le connaitre un peu mieux que ce soit du matériel d'éclairage, de son ou de la machinerie (bien que ce ne soit pas moi qui m'en occupe principalement).
La première soirée de projection de film a eu lieu hier soir. J'ai un peu regretté que les films s'enchainent trop vite les uns à la suite des autres et que l'animatrice de la soirée n'ait pas autant l'énergie qu'elle nous offre lors des soirées mensuelles de projection mais le FNC, le Festival du Nouveau Cinéma qui abrite l'évènement Kino, est assez rigide sur les horaires à ne pas dépasser. A cela, on ne peut y faire grand chose ! Pour ce qui est des films, j'en ai trouvé des meilleurs que d'autres et des moins bons que d'autres mais ils restent tous intéressants.

Pour plus d'infos sur le Kabaret : Kino Kabaret des 10 ans (Il y a la bande-annonce de l'évènement où je fais une apparition.... Je n'étais toutefois pas très indispensable !)
Pour voir des têtes pensantes en ébullition (en direct du Kinolab où les réalisateurs et techniciens travaillent : ici (quand ça veut bien marcher !)


---> Une partie des lieux du Kinolab

samedi 3 octobre 2009

Retour au nid familial pour deux semaines : Chap.2

Nous n'avons rien planifié de notre séjour à l'avance Rick et moi. Cependant, les lieux à découvrir ne désemplissent pas dans la région et nous n'avons que l'embarras du choix. Pour notre premier jour à Barcarès, nous optons tout de même pour une journée tranquille après un voyage quelque peu épuisant.
En début d'après-midi, à pieds, nous gagnons le port de Leucate pour aller louer des vélos. Une occasion pour moi de faire découvrir les environs à Rick et repenser à tous ces étés que j'ai passé en famille là-bas depuis ma naissance. Les bâteaux que mon père aime tant regarder, les churros que l'on dévore, les boutiques, les restos de fruits de mer mais aussi les heures passées sur la plage avec le soleil qui nous brûle la peau, les REM au chocolat que l'on mangeait entre deux baignades, les journées de rando dans la montagne...
Avant de repartir à la maison, nous passons par l'Office du Tourisme histoire de fourrer dans nos poches quelques prospectus alléchants. On demande à une hôtesse quelques renseignements concernant l'accès à la cité médiévale de Carcassonne que je voulais absolument faire découvrir à Rick. Avec enthousiasme, nous projetons alors d'y aller en train pour faire une bonne journée à pieds là bas. De retour à la maison, mes parents, de concert avec nous, enfourchent alors eux aussi leur vélo et nous partons pour une tranquille balade au bord de la mer. L'air est chaud, sans une moiteur qui colle à la peau. Nous prenons des petits chemins et nous ne sommes donc presque pas dérangés par la circulation des voitures.
Arrivés au village de Barcarès, nous nous arrêtons pour boire un verre. Je retrouve un peu le temps de l'insouciance comme si rien n'y personne ne pouvait me toucher et rompre ce bien-être qui m'envahit. La mer, mes parents, mon Richard et mes souvenirs d'enfance...
Le soir prend rapidement le relais et les verres se retrouvent à nouveau dans nos mains alors que nous sommes invités pour l'apéro chez un couple d'amis à mes parents. Sympathique moment mais nous ne nous attardons pas. Nous finissons la soirée à la maison avec un bon repas et la promenade des chiens, Olana et Barney.

Le lendemain, mercredi, 9h30, départ pour Villefranche-de-Conflent. Nous partons visiter le fort Libéria, construit aux alentours du 12e-13e siècle. Nous passons par Île-sur-têt pour voir les Orgues, une falaise de terre scupltée naturellement par les intempéries.
La voiture garée sur le parking du site, nous montons, par des petits sentiers de terre, jusqu'au fort Libéria où nous pouvons visiter, à l'aide de panneaux explicatifs et d'un prospectus, le lieu. Comme un restaurant s'y est installé, nous décidons de venir se repaître. Le déjeuner a été apprécié mais nous aurions sans doute aimé que les abeilles ne s'en mêlent pas autant !
Il nous fallait bien des forces pour affronter les marches souterraines qui nous permettent de regagner le parking. Le fort Libéria est connu pour son soutterain des 1000 marches ! En réalité, il n'y en a pas autant mais quand même presque 800 ! Cette expérience descendante a beaucoup fâché mes mollets.
Avant de retrouver la maison, nous nous dirigeons vers le Mont Saint Louis pour découvrir un four solaire. A ce que j'ai entendu, il en existe 6 dans le monde. Cependant, je n'ai pas bien saisi à quoi il servait réellement. J'imagine qu'on n'y organise pas des barbecues géants ! Il semblerait qu'il soit destiné, entre autres, à la production artisanale et industrielle.

Episode prochain, la journée en amoureux à la cité de Carcassonne...

(Les photos viendront embellir les articles de ce voyage prochainement).