Sincère pensée pour Olympe de Gouges et toutes les autres femmes combattantes

---> Olympe de Gouges (1748-1793)

26 août 2010. Le Mouvement de Libération de la Femme fête ses 40 années de lutte pour les droits des femmes. Un grand chemin parcouru depuis 1970 et pourtant certaines inégalités persistent toujours.

1789. La déclaration des droits de l'homme en France. Une phrase gravée dans toutes les mémoires, "Tous les hommes naissent libres et égaux en droit". Beau discours sur le papier, les femmes en sont pourtant exclues et ne se reconnaissent pas dans cette pensée. Il faudra alors attendre longtemps avant qu'elles puissent acquérir certains droits, notamment avec cette date symbolique d'avril 1944, le droit de vote.

La réflexion féminine sur les droits de la femme n'est pas née d'hier. Elle prend ses empreintes bien avant le XXe siècle.
Si tout les bouches ont déjà prononcé le nom de Simone de Beauvoir (à qui l'on doit notamment Le 2eme Sexe, réflexion très riche et dense mais pas toujours évidente à saisir pour ma part), en revanche moins nombreuses sont les personnes qui ont déjà entendu l'écho de celui d'Olympe de Gouges, une femme de lettres qui s'est battue pour ses idées, évidemment controversées pour l'époque, jusqu'à la mort puisqu'elle a été guillotinée. Si à cette période les droits n'étaient pas les mêmes pour les hommes et les femmes, en revanche les chatîments et les peines étaient semblables quelque soit le sexe !
Olympe de Gouges représente, à mon humble avis et d'après ma culture historique, la première féministe en France. Elle nous a légué un héritage très précieux, la Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne écrite en 1791, poussant ainsi une première porte ouverte sur la possibilité de s'exprimer en tant que femme (certes parfois au péril de sa vie à l'époque !), s'émancipant alors des casseroles et autres torchons de plancher pour montrer qu'elle peut être douée d'esprit.
A l'occasion de la fête des 40 ans du Mouvement de Libération de la Femme, je salue son courage ainsi que sa réflexion. Je salue également toutes les "salopes" (les aguerris du mouvement féministes savent de qui je parle), les "Ni putes ni soumises", les Simone Weil, les Lucie Aubrac et toutes les femmes du passé comme du présent, de partout dans le monde, qui ont osé et qui osent encore monter à la tribune pour donner corps à leurs revendications ainsi qu'à leur droit d'exister.

Avant de laisser reposer ma "plume" fumante de passion, j'aimerais partager une réflexion d'après une phrase que je crois avoir lu dans le livre de Simone de Beauvoir et qui résonne présentement dans ma tête : "Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : Sa femme."
Si l'on veut que le statut de la femme change pour devenir réellement l'égal de l'homme, commençons par changer les mentalités et cela dès le plus jeune âge. Et pour cela réhabilitons la place de la femme dans les manuels scolaires d'Histoire. Oui il y a eu des grands hommes mais il y a eu aussi de grandes femmes comme Olympe de Gouges mais aussi Théroigne de Méricourt qui appela le peuple à la prise de la Bastille (évènement que tout bon français un minimum cultivé connait !). Attardons nous sur ces vraies femmes plutôt que sur Jeanne d'Arc qui nous fait croire qu'une femme courageuse et forte ne peut-être qu'un mythe !

Le Mouvement de Libération de la Femme a demandé à la mairie de Paris de changer le nom de L'esplanade des droits des hommes (lieu de rassemblement pour célébrer son anniversaire) afin de la rebaptiser L'esplanade des droits des femmes et des hommes. Osera t-on nous dire que la plaque est trop petite pour pouvoir y apposer les deux sexes ?