samedi 4 décembre 2010

Un long voyage au pays de l'étrange

Je reviens. Je reviens d'un long voyage...
D'abord Burbank sous le lourd soleil de la Californie et dans les Studios Disney où je rencontre un enfant aux prises avec ses angoisses,Vincent, et plus tard un bull terrier du nom de Sparky, ressuscité d'entre les morts.
Partant ensuite pour le Texas, je croise un jeune homme à l'allure drolesque, Pee Wee Herman, et décide de l'aider à retrouver sa bicyclette, objet auquel il déclare être très attaché.
Après cette épisode épique, la route me porte dans le Vermont, à East Corinth pour y goûter une spécialité locale, le Jus de cafard. Vous ne voulez pas savoir ce qui m'est arrivé après l'absorption de ce breuvage dont je soupçonne grandement l'effet hallucinatoire ! Non vraiment pas ! ...
Mes visions m'enportent dans un sombre endroit dont je ne me souviens plus le nom mais qui me fait penser à un New-York modelé et peint d'une main qui ressemble à celle d'un Fritz Lang moderne. Là, un type déguisé en chauve-souris me demande si je veux faire un tour en voiture. Bien sûr, je refuse me remémorant le conseil de ma maman qui m'a toujours dit de ne pas monter dans la voiture d'un inconnu, surtout un inconnu déguisé en chauve souris.
Tout à coup, tout autour de moi devient flou. Le décor semble dégouliner en grosses gouttes de pluie. Le sol se dérobe sous mes pieds. Perdant mes repères, je trébuche et me retrouve les quatre fers en l'air. Un homme me tend son bras pour m'aider à me relever. Peu à peu, mes yeux opèrent une nouvelle mise au point. Le soleil. Les quartiers aux maisons identiques et bien ordonnés. Puis cet homme aux cheveux hirsutes et au teint excessivement pâle et balafré. Une sensation me traverse toute l'échine dans le dos. Quelque chose de métallique s'est glissé dans mes cheveux et me donne des frissons. L'homme me dit qu'il est coiffeur, qu'il a de bons ciseaux et qu'il peut me rafraîchir le visage avec une coupe originale. J'accepte avec joie. En guise de remerciement, je dépose un baiser sur sa joue étrangement très froide. Le sol semble se dérober à nouveau sous mes pieds et je m'évanouis. Comme si j'avais rêvé éveillée, je me retrouve à nouveau devant cet homme à l'allure de chauve-souris qui me demande : "Êtes-vous certaine ?". Ma bouche s'ouvrant pour lui répondre, le son n'a même pas le temps de sortir de sa grotte qu'une sorte de brindille au visage squelletique et déguisé en Père-Noël m'entraine avec lui dans son traineau. Pendant notre périple au dessus des nuages, et dans la noirceur de la nuit, il m'apprend une chanson, "This is Halloween" tout en me contant comment il aime effrayer les petits enfants. Tout à coup, me regardant avec un sourire étrange, il appuie sur un bouton. Je me sens propulsé en dehors du traineau dans le vide. Un vide qui semble sans fin. La mort assurée. La chute est rude mais étrangement moelleuse. Je ne sais sur quoi j'ai attéri mais j'entends un homme crier "Cut ! It's perfect !". D'un coup, je regarde autour de moi, des gens qui s'agitent, des lumières, une caméra et.. aarrrrrkkkkkkkkk, on dirait une pieuvre ! J'ai attéri sur une pieuvre à peine immergée dans l'eau !! Voyant que je panique, l'homme qui avait crié "Cut !" vient à mon secours, se présente, me dit qu'il s'appelle Edward Wood Junior, qu'il réalise un film et que cette pieuvre n'est faite que de tissu et de caoutchouc. Il me remercie pour cette scène épique et me propose d'aller me reposer dans sa voiture décapotable pendant qu'il finit de tourner ses 25 autres scènes de la nuit !
Confortablement allongée à l'arrière de la voiture, mes yeux s'engouffrent dans l'obscurité du sommeil. Un sommeil cependant léger qui oscille entre rêve et réalité. Mes yeux s'agitent parfois et je crois voir des Martiens verts envahissant le Monde. Je finis par m'endormir profondément pour ce qui m'apparait être une éternité.
Un sensation de caresse me réveille doucement. Le brouillard d'un petit village. Un brouillard si épais qu'il dissimule un écriteau que je peine à lire. Allongée dans l'herbe boueuse et froide, j'ai l'étrange sensation que ce brouillard m'emprisonne et cherche à m'attirer dans son entraille. Je décide de m'approcher de la pancarte pour mieux la lire. Sleepy Hollow, England. Au loin, les cheminées des maisons rejètent de la fumée. Un signe de vie. Mes pieds s'avancent sur le chemin de terre qui mènent aux maisons mais je constate avec effroi le vide glaçial qui habite les lieux. Personne. Je me perds dans cette vision. Soudain quelqu'un m'en fait sortir brutalement. Un homme qui me bouscule et semble pressé. Je lui demande où sont tous les habitants de la ville. Il me réponds d'une voix mal assurée et nerveuse qu'il y a un enterrement aujourd'hui. Un jeune homme assassiné. On lui a coupé la tête. Il me recommande de quitter la ville sans me retourner.
Avec stupeur, je suis son conseil. Sans me retourner. Je m'enfonce alors dans la forêt. Plus j'avance et plus le noir me prive de ma vision. Sans la possibilité de voir, je ne peux me fier qu'à mon ouïe. Est-ce la peur ou la forêt, moqueuse, qui veut se jouer de moi ? J'entends des bruits de singes. Un son de plus en plus battant qui me serre la gorge.... Sans doute mon imagination nourrie par ma peur. J'avance à l'aveugle, des heures et des heures, perdant tout espoir.
Un point lumineux fend soudain l'obscurité. Sans réfléchir, mes mains s'avancent vers lui. Et comme un accro dans un drap, elles déchirent l'obscurité pour permettre à mes jambes de s'avancer vers ce monde de lumière. A mes pieds, un champ de jonquilles immense. Mon sourire me rend visite avec bonheur comme un vieil ami que je n'avais pas vu depuis longtemps. Je m'avance dans le champ. Les fleurs me frôlent les mollets. Leur douceur me fait oublier les branches crochues de la forêt noire qui griffaient ma chair et tyrannisaient mes cheveux. Un odeur me chatouille le nez. Charmée, je me laisse guider par son effluve. Dressée devant mes yeux, une manufacture de chocolat trône fièrement ! Me voyant en admiration devant cette bâtisse, un petit garçon me propose de goûter le chocolat de cette usine. Justement, il a une tablette dans sa poche. Il la sort. Sur l'emballage, il est écrit "Willy Wonka" en lettres blanches. Devant mon air ignorant, il m'explique que c'est le nom du fabricant de ce chocolat. Nous nous extasions tout deux au contact du chocolat qui fond dans nos bouches. Je lui demande où je peux trouver d'autres tablettes. Il m'indique alors une boutique qui se trouve juste en face d'un barbier appelé Sweeney Todd.
Arrivée devant la boutique, je détourne un instant le regard pour faire face, de l'autre côté de la rue, à l'échoppe de ce Sweeney Todd. Ma curiosité est éveillée par une lueur de feu qui crépite à travers la fenêtre du sous-sol. Je traverse la rue. Une étrange odeur s'insinue dans mes narines. Une odeur de chair brûlée. Mon nez touche presque la vitre de la fenêtre quand un homme apparait brutalement de nul part derrière celle-ci. Frappée par son regard intense, à la fois triste, mélancolique et dangereux, je tombe à la renverse, ma tête heurtant la dureté des pavés du trottoir. Tous mes sens quittent mon corps. Je suis inconsciente.
C'est alors que la grâce d'une voix déverse sa mélodie dans mes oreilles, extirpant mon corps du sol. Je fais face à cette voix qui apparait dans un corps de femme à l'allure de mariée fantômatique. Elle me chante qu'il est temps de rentrer chez moi. De son doigt osseux dépourvu de chair, elle me montre un arbre présentant un trou béant au bas de son tronc. Je m'en approche pour tenter de saisir ce qui peut se cacher à l'intérieur. Soudainement, un vent glacé me fouette le dos et me pousse dans ce trou. Sans pouvoir me raccrocher à quoi que ce soit, je dévale et dévale le vide. Mais une voix vient à mon secours et me saisit l'esprit pour me sortir de ce gouffre sans fin. Je me réveille dans la chaleur intime d'une pièce. Une lampe qui éclaire à peine la petite pièce, une télévision qui diffuse faiblement un match de hockey à côté, un piano, un bureau avec un ordinateur en état de veille... Je reconnais peu à peu le décor de cette pièce mais aussi l'homme assis en face de moi, Richard. Il me raconte que je me suis endormie avec mon livre dans les mains. Je ramène alors celle-ci vers moi et découvre le titre du bouquin : "Tim Burton : Entretiens avec Mark Salisbury". J'esquisse un sourire...


N.B : Tout ça pour simplement dire que j'ai passé un bon moment à lire mon livre sur Tim Burton. Et comme je m'endors très facilement, il a fallu de nombreuses soirées avant que je le termine. Soirées où je n'ai donc pas pris le temps d'écrire sur mon blog mais où j'ai beaucoup voyagé à travers les films de ce réalisateur !

3 commentaires:

  1. fifille bras d'acier6 décembre 2010 à 08:33

    excellent tu nous emmennes vraiment dans cet univers propre à Tim Burton.

    entre rêve et cauchemar ton voyage fut quelque peu mouvementé!!!!!!

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  2. C'est à l'enthousiasme débordant de ma maman que l'on peut reconnaitre !
    Mon récit n'est quasi que factuel. Rien de très intéressant. Je trouvais l'idée du voyage plus sympathique à lire que "je n'ai pas écrit sur mon blog depuis un moment à cause de mes lectures sur Tim Burton" !

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  3. Olala ! Je l'ai acheté & toujours pas lu ! :/

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