jeudi 23 avril 2009

Rencontre avec Catherine Bastarache : Se dévêtir sans crainte

Ma première rencontre avec Catherine a eu lieu sans elle, ou plutôt sans sa présence physique. C'est au travers d'un chien, d'une balle et d'une coccinelle, cette histoire de vieux amis qui jouent à la corde à danser, qu'elle s'est dévoilée pour la première fois à mes yeux.
L'occasion eut lieu lors d'une soirée mensuelle de projections de films avec l'association Kino, en avril dernier. Ce soir là, les films s'adonnaient tous au genre comique. "De vieux amis qui jouent à la corde à danser" est arrivé comme un vent frais et agréable, une fraicheur naïve et enfantine teintée d'une pointe d'humour, pour repartir aussi vite. A peine une minute. C'est aussi cette courte durée qui crée le rythme et cette sensation de rêve comme d'un flash. La musique nous enveloppe délicatement avec ses doux babillements chantés. Une petite visite dans notre esprit pour nous donner le goût, un instant, de redevenir un enfant.
Ce film m'avait touché à bien des égards. Il me rappelait que je pouvais être encore un enfant et que même les choses les plus simples pouvait me faire rire. Film sans prétention sinon juste celui d'une artiste qui veut se faire plaisir, il m'a montré qu'avec un petit rien, on peut faire beaucoup. Cela m'a rappelé à moi même les créations dans lesquelles je voulais m'aventurer mais que la crainte du "pas capable" me refusait.
Quelques jours après, j'ai obtenu l'adresse mail de Catherine et je me suis mise en tête de lui poser quelques questions d'ordre technique sur son film tout en la félicitant. L'animation m'avait toujours intéressé et je voyais en cette demande l'occasion probable de faire moi aussi mon premier essai. La réponse n'a pas tardé à venir mais de manière inattendue. Catherine me proposait carrément de m'inviter à boire un café chez elle pour me montrer ses planches à dessins et sa table de montage. J'ai bien sûr accepté l'invitation.
Son premier récit fut de conter comment un soir, après le travail, elle s'est allongée dans le canapé et comment, en fermant les yeux, elle a commencé à rêver d'une coupe de fruits. Qu'allait-elle bien faire avec ça ? Elle a alors imaginé un petit bonhomme qui se déhanche et se plie dans tous les sens pour attraper une poire dans cette coupe. Lorsqu'il réussit à la prendre, il rejoint un groupe de musiciens. On découvre à ce moment-là que cette poire est en fait une contrebasse ou plutôt une contrepoire ! Là est l'une des premières histoires que m'a montré Catherine sous forme de petites bulles de BD. "Une seule responsabilité : Sincères égards à mes pensées", peut-on lire dans un de ses recueils de poèmes. Il faut toujours accorder de l'importance à ses idées, surtout les plus simples car c'est de celles-ci que vont naître toutes les autres. Il faut faire équipe avec elles.
Avec son projet qu'elle nomme "Esquisse", Catherine à décidé de s'essayer à différentes formes d'art, autres que la musique qu'elle maîtrise déjà, comme la sculpture, l'écriture, le dessin. L'idée ce n'est pas de réussir mais tout simplement d'essayer et de se faire plaisir et si justement elle a pris du plaisir, c'est qu'elle a pu entrer dans une certaine forme autiste de l'art en s'enfermant dans son monde et sans penser à l'influence (aux mots) des autres. Ainsi, elle a pu mettre à nu sa sensibilité sans peur, se dévêtir sans crainte de quelconque exigences de perfection ou d'un regard étranger. Elle a ainsi pu donner vie à des histoires, à des personnages... sans complexes. Alors quand elle prend conscience que son travail commence à intéresser, qu'elle fait des petites ventes aux commerces ici et là, elle semble très surprise de cet intérêt qu'on lui porte. Quand je l'avais rencontré, elle était encore toute retournée de cette situation. Mais c'est ainsi qu'elle appréciait d'autant plus cette reconnaissance.
S'essayer, c'est chercher à se surprendre sur des terrains inhabituels. Catherine m'encourage à faire de même, à m'amuser en créant sans aucun autre but que celui de mon plaisir personnel. Ces quelques petites heures passées en sa compagnie sont comme une petite porte qui s'ouvre à nouveau, une porte que je m'autorise à ouvrir pour découvrir ce qui se cache derrière. Du talent ? peut importe, ce qui compte, c'est d'essayer.

4 commentaires:

  1. fifillebrasd'acier25 avril 2009 à 12:08

    très très impressionnée par ton texte.
    De la réflexion, de la profondeur ,de la maturité
    et pour moi beaucoup de fierté à te lire!!!!!!!!

    RépondreSupprimer
  2. Ca c'est ma chtite maman qui a écrit ce 'ti bout de texte !! Je t'aurai reconnu même sans ton pseudo car qui peut être plus fière qu'une maman envers sa fille ??? ;-)

    RépondreSupprimer
  3. C'est un beau texte qui m'a touché. J'y reconnais parfaitement Catherine. J'ai beaucoup de plaisirs à la fréquenter. Sa créativité est rafraichissante et contagieuse. Elle m'a transmis le courage de concrétiser mes projets. Et j'éprouve une sincère gratitude envers elle.
    Nat.

    RépondreSupprimer
  4. Chère Nat, je crois que Catherine est aussi entrain de me contaminer... pour le plus grand de mes plaisirs et surtout comme un bon remède à ma créativité longtemps frustrée et plongée dans le noir.

    RépondreSupprimer